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COCTEAU ET SANTO SOSPIR, VILLA SAUBER

Cocteau a séjourné dans la villa de Santo Sospir, située à Saint Jean Cap Ferrat de 1950 à 1962.

Surnommée la villa tatouée en raison des fresques dont l’a parée le poète, elle fut la propriété de Francine Weisweiller, puis de sa fille. Vendue pour des raisons financières à un magnat russe en 2015, restaurée en 2018, cette exposition est l’occasion de découvrir un lieu devenu plus difficile d’accès.

En effet les photographies de Mauro Restiffe restituent l’intimité du poète et l’exposition, en faisant dialoguer les dessins de Cocteau avec les clichés du photographe, nous invite à pénétrer dans ce monde onirique si cher à l’écrivain.

Dès l’entrée une sorte d’hommage à l’endormissement nous plonge dans cet univers des mythes et du rêve qu’affectionne particulièrement Cocteau : un bouc presqu’humain, clin d’oeil au poème de Mallarmé, L’après-midi d’un faune, semble nous interroger sur le pouvoir des songes. Plus loin surgissent des hommes -licornes ornés de phallus ou des hommes- fleurs dont la lascivité de la pose suggèrent le désir que le poète voue à son dernier amant Edouard Dermit.

Edouard Dermit vers 1947
Le grand dieu Pan, 1958

De la villa nous découvrons le salon placé sous l’égide d’Apollon.Ses rayons dardent la Méditerranée au point que deux pêcheurs alanguis se laissent aller à une douce torpeur.

De menus objets évoquent la vie de Cocteau, ses blessures avec la mort de Radiguet, son goût pour l’opium, la douleur liée à ses cures de désintoxication .

Enfin à défaut de saisir la tapisserie de Judith et Holopherne dans son cadre originel, une copie nous permet d’apprécier le jeu des couleurs et la modernisation de ce mythe. Au milieu des gardes endormis, la femme se confond avec l’arme de son crime au point de se transformer en une abeille tueuse.

Une exposition à ne pas manquer jusqu’au 15 octobre 2023

Une exposition qui dévoile, et qui nous rappelle la force de la poésie au coeur de l’oeuvre de Cocteau, cette nécessité d’appréhender de façon surprenante ce qui nous entoure.

Le Mystère de Jean l’oiseleur, &çé(
Le Tragédien, 1930

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